Les Machucambos : ils chantent depuis 1959, ils nous ont offert Pepito, la Bamba, et tout un folklore populaire de l'Amérique du sud. Loin de l'idée de partir à la retraite, pour une tournée d'adieu qui prend la forme d'un renouvellement, ils constituent à nouveau un trio, comme au début, et engagent Hayley, la nouvelle jeune chanteuse du groupe.
Au concert des Machucambos à l'Escale, le 20 janvier 2006 |
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Le 20 janvier dernier, devant un public assis religieusement dans la petite cave historique de l'Escale, leur lieu de naissance, ils ont donné leur premier concert avec Hayley.
Ce retour au source se fait dans un réalisme magique qui accomplit la beauté de l'histoire : Hayley, à la voix jeune, chaleureuse et émouvante, est la belle fille de Jesus Soto, le célèbre artiste peintre vénézuelien, premier chanteur de l'Escale, et compagnon de Rafaêl et Romano, les deux anciens du groupe.
J'ai eu le plaisir de discuter avec elle. Avec des mots simples, elle nous raconte son amour pour le folklore vénézuelien et le chemin de vie qui l'a amené à rencontrer les Machucambos.
Quel rôle occupe la chanson dans votre vie ?
Depuis toute petite j'ai chanté la musique traditionnelle vénézuélienne. Je suis née à Caracas. A l'âge de 7 ans j'ai chanté dans des spectacles organisés dans mon école, puis à l'adolescence j'ai participé à la chorale du lycée. Les chorales sont très répandues au Venezuela. Le chant est accompagné de cuatro (petite guitare à 4 cordes) et de guitares, avec des fois des tambours et des percussions. Ca bouge un peu.
On chantait du joropo, qui est aussi une danse, du merengue caraqueño, et aussi de la valse vénézuélienne.
J'ai continué dans les chorales jusqu'à l'âge de 22 ans. Ca me plaisait.
J'ai toujours été intéressée par la musique traditionnelle, et c'est d'ailleurs par ce biais que j'ai rencontré mon mari, Cristobal Soto, qui est un musicien vénézuélien très connu.
Quand êtes-vous venus en France ?
Nous avons quitté le Venezuela en 1996 pour nous installer à Paris. Mon mari a commencé à s'occuper de la programmation musicale de la Vieille Grille, un café-théâtre qui est un lieu mythique des années 70. Des grands acteurs de théâtre français ont fait leur début là-bas. Il faisait le mardi à la Vieille Grille, un événement qui s'appelait America Intima.
Les mardis "America Intima" à La Vieille Grille existent toujours, sauf que ce n'est plus Cristobal qui s'en occupe.
En 2003, il manquait un groupe pour un mardi et il m'a proposé de faire un concert ensemble. On a répété et on a créé à deux notre groupe qu'on a appelé Yare.
Pourquoi Yare ?
Yare c'est un village au Venezuela. Dans ce village il y a une danse masquée qui s'appelle Los Diablos Danzantes de Yare. Les danseurs sont habillés tout en rouge et portent des masques de diable.
Mais en réalité on a pris ce nom en hommage au groupe Los Yares qui a été fondé par le père de mon mari, Jesus Soto, dans les années 50, à l'Escale. Los Yares était composé de Jesus Soto, Paco Ibañez et Carmela.
D'autre part, on fait ensemble de la musique vénézuélienne avec un autre groupe qui s'appelle Venezuela Cronica.
Comment ensuite avez-vous rencontré les Machucambos ?
Cristobal jouait déjà avec Romano le folklore napolitain. Romano cherchait une chanteuse et il lui a demandé si j'étais intéressée. Je suis passée à une répétition. Cristobal m'a demandé de chanter une chanson. Romano en a ensuite parlé à Rafaêl qui est venu m'écouter à la Vieille Grille. Puis j'ai commencé à répéter avec eux…
Où irez-vous avec les Machucambos ?
J'irai où ils m'amènent. Il y a une tournée prévue dans toute la France (à partir du mois de mars). Il y a aussi une tournée d'adieu prévue cet été…
Une tournée d'adieu ?
Oui c'était initialement pour cette tournée d'adieu qu'ils ont fait appel à moi. C'est pour cela qu'il voulait faire un trio, comme au départ.
Vous êtes la chanteuse de Yare qui est un hommage au Yares, le premier groupe de l'Escale, et puis maintenant vous êtes la nouvelle voix des Machucambos. Cela ressemble à un retour aux sources.
Oui c'est cette impression que cela m'a donné. Je suis très contente. Julia est une grande chanteuse. C'est flatteur pour moi d'être avec eux.
Vous avez des projets pour de nouvelles chansons avec les Machucambos ?
Oui, des chansons du folklore vénézuélien. Je dois leur préparer quelque chose…
Entretien réalisé par Nazem le 30 janvier 2006
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