Comme Isabel et Angel Parra et beaucoup d'autres musiciens chiliens, Mariana Montalvo est forcée à l'exil après le coup d'Etat militaire d'Augusto Pinochet de septembre 1973.
Elle vient s'installer en France où elle participe à faire vivre la tradition de la nouvelle chanson chilienne, ce courant qui a émergé dans les années 60 et 70 sous l'influence de Violeta Parra.
La nouvelle chanson a été inspirée par la tradition des payadores - poètes itinérants de la campagne -, en composant des nouvelles chansons dans leur style et en utilisant des instruments traditionnels de musiques andines, comme le charango, une petite guitare, la quena, la flûte maléfique, ou la zampoña, la flûte de Pan. Le style lyrique s'adresse à travers la poésie à une identité latino-américaine émergente.
Montalvo s'inscrit dans la continuité de la relation circulaire entre le Chili et la France qui a pris naissance en 1965 à Santiago quand la légendaire la Peña de los Parra (une maison de chant fondée par Isabel et Agnel Para) s'est créée sur le modèle de cabarets parisiens de chant latino, comme l'Escale. (1)
Cette connexion avecla France trouve ses racines dans l'adoption de Paris de la nouvelle chanson latine à travers Atahualpa Yupanqui et Violeta Parra.
Mariana Montalvo arrive en France en 1974.
Elle met peu de temps pour trouver sa niche en France. C 'était le
temps des flirts romantiques des intellectuels français avec les
exilés chiliens qui ont soutenu Salvador Allende et participé
à sa révolution pacifique.
Elle est vite appelée à se produire comme soliste dans les clubs parisiens. En 1976, elle
chante et enregistre avec le compositeur chilien Sergio Ortega et son groupe
l'Atelier Recabarren.
A partir de 1980, Mariana Montalvo rejoint le groupe mythique Los Machucambos.
Avec eux, elle se produit sur les scènes du monde entier et enregistre
plusieurs albums. Parallèlement elle poursuit sa carrière
de soliste et de compositeur.
Son arrivée au sein du groupe Machucambos a une portée
symbolique qui renvoie à l'univers de la naissance du groupe
et à la source de leur inspiration commune : Violeta Parra.
Lire l'histoire des Machucambos
En 1983, Mariana Montalvo collabore avec Angel Parra pour un spectacle
musical en hommage à Violeta Parra.
A partir de cette date, elle présente des spectacles seule ou
avec un quartet, et commence à mêler compositions personnelles,
textes de poétesses sud-américaines et chansons populaires
d'Amérique Latine. Avec ce répertoire, Mariana Montalvo
se produira en France et à l'étranger (Londres, Cuba...).
En 1997, Mariana Montalvo collabore avec Alejandro Jodorowski, le cinéaste
et écrivain chilien, fondateur du groupe Panique. Rappelons qu'Alejandro
Jodorowski faisait parti du cercle d'amis de Violeta Parra qu'il a recontrée
à Paris dans les années 50 dans l'environnement de l'Escale.
Elle met en musique onze de ses poèmes qui composeront l'album
"Canta a Jodorowski", un mélange de jazz, du tango,
et du lando nègre péruvien.
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En 2004 Mariana Montalvo
participe à une tournée dans 28 villes dans le cadre de la
manifestation Putumayo : Women of Latin America (Femmes d'Amérique
Latine) avec la colombienne Totó La Momposina et la brésilienne
Belo Vellôso. (1)
Une de ces chansons a été sélectionnée dans
la compilation "Latinas - Women of Latin America" qui regroupe
entre autres Mercedes Sosa, Susana Baca, Celina Gonzalez, Nazaré
Pereira
Le chant de Montalvo, quelque fois personnel et souvent festif, est véhiculé
par une musique qui rejette tout tropicalisme et se révendique
comme clairement sud-américaine.
Son répertoire
met en musique des textes de poétesses sud-américaines
et des chansons populaires. Elle intègre également des
reprises : Brel, Le Forestier, d'Alessio
En 1999 elle enregistre
l'album "Cantos del alma", et en 2003 l'album Piel
de aceituna", avec concert à La Maroquinerie à
Paris.
1. Une page du site www.rockpaperscissors.biz.
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